En décembre dernier, nous vous parlions de la convention de partenariat entre Microsoft et la ministre de l'Éducation Nationale, qui avait provoqué de nombreuses réactions indignées. Ce mouvement de protestation se poursuit aujourd'hui avec la création d'un collectif d'associations et entreprises - EDUNATHON - qui appelle à l'annulation de l'accord.

 

Le collectif EDUNATHON, représentant des citoyens, entreprises et collectivités au travers d'associations comme le Conseil National du Logiciel Libre, Ploss-RA ou La Mouette, a décidé de porter l'affaire en justice pour « défendre le service public de l'éducation, le choix des élèves, de leurs parents et enseignants à disposer de leurs données et de leur autonomie informationnelle ».

De son côté, l'ADULLACT s'inquiète tout particulièrement du poids financier que cette convention pourrait faire peser sur les collectivités. Si dans un premier temps les écoles, collèges et lycées seront incités à utiliser (gratuitement) les logiciels et services Microsoft, nous savons que cette « générosité » apparente a pour but de créer un monopole sur le secteur éducatif français. Notre expérience de terrain nous a souvent démontré que l'utilisation d'un environnement Microsoft imposait l'achat d'outils et services du même éditeur. L'implantation graduelle de Microsoft dans les écoles va ainsi amener les collectivités à une dépendance toujours plus grande vis-à-vis de Microsoft et de ses logiciels.

Par ailleurs, il est certain que les élèves formés aux outils Microsoft représenteront de « bons clients » pour la firme, une fois sortis du contexte étudiant, impactant ainsi durement les efforts entrepris depuis des années par les associations et entreprises du numérique libre (ENL).

Confier le secteur éducatif à un géant américain est d'autant plus paradoxal que l'on murmure dans les couloirs la création d'un OS souverain…

Le collectif EDUNATHON souhaite obtenir l'annulation pure et simple de cet accord.

Un premier courrier a d'ores et déjà été envoyé à Mme la Ministre de l'Éducation, et un recours gracieux a été engagé, pour « atteinte à la liberté d’accès et à l’égalité des candidats dans les marchés publics » (article 432-14 du Code Pénal).

 

Voir l'article : Recours et menace de plainte après l’accord entre Microsoft et l’Éducation nationale (via Numerama)