Tandis que le virus de la grippe A H1N1 a fait son apparition sur le territoire français en 2009, une large campagne de vaccination a été lancée par le Ministère de la Santé et des Sports et une initiative spécifique a été initiée à Arles.
Dans le contexte épidémiologique actuel, la commune d'Arles a mis au point et déposé sur la forge ADULLACT un logiciel permettant le suivi médical de la vaccination contre la grippe A pour ses centres vaccinateurs.
Ce logiciel permet de :
Opérationnel depuis plusieurs semaines au bureau d'hygiène, dans le cadre de la vaccination de la population prioritaire, il est aujourd'hui installé dans le centre de vaccination qui s'adresse à l'ensemble de la population de la ville (75000 habitants). L'objectif a été de concevoir un outil multi-postes, simple dans son fonctionnement pour que les utilisateurs (souvent des agents volontaires de la mairie) puissent assurer la montée en charge progressive.
Baptisé OpenUrgence Vaccin, le logiciel et sa documentation sont disponibles sur la page du projet sur la forge ADULLACT, ainsi qu'une démonstration.
Grâce à l'initiative du Conseil Régional d'Ile-de-France, tous les lycées de la Région auront leurs espaces numériques de travail (ENT). Pour en savoir davantage sur ce vaste projet, nous avons demandé à M. Jean BRAVIN, responsable du projet et chef du service TICE à la Direction des politiques éducatives et de l'équipement, Unité Lycées, du Conseil Régional de nous en parler plus en détail.
Historique du marché des ENT
Suite à l'appel à projets du Ministère et de la Caisse des Dépôts et Consignations sur les ENT en 2003, la Région Ile-de-France et les 3 académies franciliennes ont présenté leur candidature conjointe. Qu'est-ce qu'un ENT ? Un ENT (Espace Numérique de Travail) est un espace internet sécurisé destiné à l'ensemble des acteurs de la communauté éducative. C'est un portail qui permet d'accéder, après authentification, à l'ensemble des services et des ressources correspondant à son profil (emploi du temps, cahier de texte, notes, forums, devoirs, ressources numériques, etc..). Il est en quelque sorte le prolongement numérique de l'établissement, accessible 7 jours sur 7. Outre les lycéens et leurs enseignants, il concerne aussi les parents d'élèves qui pourront accéder aux notes de leurs enfants et échanger avec les enseignants.
Différentes étapes du projet
L'expérimentation sur le ENT s'est concrétisée avec le projet « ENCORE » (Environnement Numérique Collaboratif Organisé en Réseau Éducatif) sur neuf établissements. En 2006, six nouveaux lycées expérimentateurs ont rejoint le projet « ENCORE » sur des solutions libres ou « libérables » suite à la volonté du Président de la Région, M. Jean-Paul HUCHON.
Après l'évaluation de l'expérimentation, la décision de généraliser l'ENT aux 471 lycées franciliens a été votée en 2007, dans le cadre du schéma régional des formations et de son trépied de l'insertion 2007-2013, volet maitrise des TIC.
En 2008, la décision de choisir une solution libre a été prise. Pour répondre à cet objectif, il a été décidé de faire un marché sous forme de dialogue compétitif. La problématique d'un cadrage fort de la propriété intellectuelle de la solution a été soulevée lors de ce dialogue. Le dialogue a alors été interrompu et relancé en 2009. Il s'est achevé en septembre 2009 avec le choix d'une solution totalement libre qui sera déployée à partir de janvier 2010 dans les 60 premiers établissements.
Projet déposé sur la forge ADULLACT
Dans un souci d’égalité territoriale au niveau des départements mais aussi pour faciliter la vie de tous, les élèves, les parents mais aussi les professeurs, il est assez logique d’offrir le même outil. Celui-ci est libre et peut aisément s’adapter au contexte local et au niveau des collégiens. S’ils font ce choix, les départements pourront bénéficier des investissements de la Région sur le développement de la solution. En retour, si les départements d’Ile-de-France, mais aussi n’importe quelle collectivité, finance d’autres développements, la Région en profitera. Pourquoi dépenser plusieurs fois de l’argent public pour un même objet. Tout naturellement, l'ADULLACT nous a paru pouvoir héberger cette solution qui concerne toutes les collectivités territoriales.
Le Conseil Général de l'Essonne mène depuis plusieurs années une politique innovante en matière de TIC. En l'espèce, le projet UGO, permettant de faciliter le travail des acteurs sociaux dans le placement des enfants en difficulté et mis en production en novembre 2008, est un exemple particulièrement intéressant. Nous avons rencontré M. Jean-Christophe FRACHET, Responsable de la mission TIC au Conseil Général de l'Essonne, afin qu'il nous présente en détail UGO et nous expose les fondements de la démarche.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots le logiciel UGO et l'historique du projet ?
Au début, il s’agissait de réfléchir à la faisabilité de la mise en œuvre d’une cellule d’accueil d’urgence. Outre la nécessité de réserver 6 emplois à temps plein (ETP) pour gérer la plateforme téléphonique, les départements ayant fait ce choix ne semblaient pas satisfaits. Persuadé que les Technologies de l’Information et de la Communication pouvaient proposer une meilleure réponse, M. Lionel BRUNET, responsable de la Mission lieu de Vie, me consulte en tant que responsable de la Mission TIC pour réfléchir ensemble à une solution.
Après une étude de marché révélant une absence d’offre adaptée, un travail de réflexion collaborative a été mis en œuvre afin de commencer à dessiner, sous forme d’enchaînement d’écrans informatiques, ce que pourrait être cette application en ligne. Des réunions de «co-construction» ont été organisées avec les futurs utilisateurs, les acteurs sociaux, afin de définir un premier périmètre fonctionnel.
Dans un deuxième temps, le chef de projet de la Direction des Systèmes d’Information, M. Alexandre GUYARD, est intervenu pour y apporter un complément de savoir-faire informatique et surtout, assurer la rédaction du cahier des charges techniques et piloter le développement informatique. De l’idée à la mise en ligne du logiciel, trois ans n’ont pas été de trop pour étudier tous les volets du déploiement d’un tel projet : adéquation des fonctionnalités avec la demande, ergonomie simplifiée, accompagnement au changement, fiabilité du système, … UGO a donc été mis en ligne en novembre 2008.
Pouvez-vous nous préciser l’objectif du projet ?
L’idée première était donc de gagner du temps pour se concentrer sur le cœur de métier tout en fiabilisant le dispositif : alors qu’hier, il fallait jusqu’à 3 heures à un travailleur social pour trouver un lieu d’accueil par téléphone sur la base d’un annuaire papier, aujourd’hui, en moins de 5 minutes, cette procédure est simplifiée, optimisée et sécurisée.
Avec UGO, un lieu d’accueil peut proposer aux acteurs sociaux se connectant sur la plateforme une place pour un enfant avec des critères enrichis (âge, type d’hébergement, …). Ce système répondant aussi bien à l’Urgence Relais, pour un placement immédiat inférieur à 30 jours, que pour poser une option sur une place moyen et long séjour. Celle-ci étant validée après étude du dossier par le lieu d’accueil. L’ensemble des transactions est confirmé par courriel et l’automatisation des tâches répétitives a été privilégiée. De plus, des fonctions de tableaux de bord ont été implémentées permettant à chaque acteur, en fonction de son profil, de suivre son activité.
Comment avez-vous procédé pour réaliser un projet comme celui-ci avec la multiplicité des acteurs (administrations, ministère de la Justice, associations, entreprises,…) ?
Fruit d’une démarche transversale regroupant la direction métier (Direction de la Prévention et de la Protection de l’Enfance – DPPE), la Mission Technologies de Information et de la Communication du secrétariat général (MiTIC) et la Direction des Systèmes d’Information (D.S.I.), ce travail d’élaboration de plusieurs mois a été guidé par la volonté d’associer les utilisateurs à la démarche. Plusieurs réunions regroupant un nombre significatif des différents types d’acteurs (acteurs sociaux, établissement, Protection Judiciaire de la Jeunesse,…) ont été menées au cours du processus d’élaboration. Cette étude des besoins collaboratives associée à une série de points d’étapes et de tests avec les utilisateurs a donc permis une mise en ligne en novembre 2008 dans les meilleures conditions. Chacun ayant été informé des possibilités du logiciel, ce qu’il pouvait en attendre et ayant contribué à sa définition fonctionnelle.
Des présentations ont été réalisées auprès d’autres départements qui ont déjà signifié leur intérêt d’intégrer UGO dans leur activité dès la mise à disposition du logiciel en téléchargement libre sur le site de l’ADULLACT.
Vous avez publié UGO sous licence libre CeCiLL v.2 ? Peut-on affirmer que le Département de l'Essonne a choisi de privilégier les technologies libres dans le cadre du projet ?
Le versement du code source du programme pour être disponible en téléchargement par toutes les collectivités, fait partie intégrante du projet. En effet le département de l'Essonne s'engage dans le logiciel libre pour ce projet et souhaite faire bénéficier son développement informatique à la communauté. Une délibération a été votée en Assemblée départementale pour libérer le code. Des développements complémentaires pourront être proposés par d'autres départements, comme l'ajout de certaines fonctionnalités, ce qui permettra à l'ensemble des utilisateurs d'en bénéficier.
Vous avez décidé de déposer UGO sur la forge de l'ADULLACT. Qu'est-ce qui a motivé votre ce choix ?
Aujourd'hui, la forge de l'ADULLACT est l'endroit où l'on trouve la majeure partie des logiciels libres disponibles pour l'administration et les collectivités territoriales. Il nous a semblé que c'est l'endroit propice pour mettre à disposition le logiciel UGO. De plus, l'expertise et l'expérience de l'association nous ont aidé à faciliter l'accessibilité et la disponibilité du code.
Le Conseil Général de l'Essonne est membre de l'ADULLACT depuis 2005. Qu'est-ce qui vous a conduit initialement à adhérer à l'ADULLACT et comment envisagez-vous la suite de votre collaboration ?
Lorsque j'ai pris mes fonctions au Conseil Général, j'ai proposé au Directeur Général des Services, qui l’a accepté, que la collectivité soit présente dans différents réseaux majeurs des nouvelles technologies de l'information de la communication. En effet, dans le cadre de la mission de conseil, d'accompagnement et de prospective, il est nécessaire d'être informé, de suivre les usages et d'être en relation avec les autres collectivités et réseaux. La mutualisation des savoirs, des retours d’expérience et des projets est très précieuse dans ce secteur d’activité. Il est donc tout naturel d'adhérer à l'ADULLACT, qui fait partie des réseaux importants dans ce secteur et qui est légitime par le travail réalisé et le nombre de projets suivis. Nous avons aujourd'hui la concrétisation de cette démarche puisque UGO est disponible sur la forge et l'association a accompagné la collectivité pour cette mise en œuvre. Pour la suite de la collaboration, nous suivons avec intérêt les différents projets menés comme le parapheur électronique. A suivre…
Retrouver UGO sur la forge de l'ADULLACT
L'ADULLACT vous souhaite, à vous, lecteurs de notre lettre d'information, à tous les vôtres, à vos territoires et à vos projets, ses meilleurs vœux.
Hier discrètes, les questions d'indépendance, d'interopérabilité, de mutualisation, et de partage de la connaissance et des outils sont désormais au cœur de bien des débats. Je forme plus particulièrement le vœu que l'association mène à bien les chantiers importants dans lesquels elles est engagée : en particulier celui de l'archivage numérique à valeur probante.
Je souhaite aussi, au nom de tous ceux qui apprécient que l'ADULLACT existe, et donc un peu en votre nom, mes meilleurs vœux à l'équipe permanente de l'association. Ils sont enthousiastes, ce qu'ils font est important.
Le logiciel libre métiers sur fonds publics est en position d'éclaireur. Je souhaite enfin pour 2010 que ceux qui ont le pouvoir d'agir et qui sont en charge des deniers publics ouvrent les yeux sur les questions du numérique en général, qu'ils comprennent que "copier n'est pas reproduire" dans ce monde-là et que l'économie, la création de richesse doit et peut s'y faire autrement, à base de partage, de collaboration, d'échange, en rémunérant ceux qui apportent réellement de la valeur au monde.
François ELIE, Président de l'ADULLACT
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