Pour un numérique libre dans la construction
Article rédigé par Thierry LEHNEBACH, le 25 Mai 2023
A l'échelle nationale, la filière de la construction représente plus de 12% du PIB et 25 % avec les activités associées, gestion immobilière, assurances, etc.
La productivité de la filière stagne et ne suit pas l'évolution du reste de l'activité économique.
- Améliorer l'efficacité des opérations de construction et rénovation (réduire les coûts, les délais, les malfaçons etc...)
- Répondre à l'impératif de maîtriser les dépenses énergétiques de bâtiments neufs ou à rénover
- Répondre à l'impératif de la transition écologique : matériaux, usages etc..
Le numérique est un des principaux atouts pour faire face à ces contraintes.
Il se concrétise par la démarche BIM qui vise à numériser tout le process depuis la conception jusqu'à l'exploitation.
Il est initié par des logiciels de CAO (3D) qui génèrent une maquette numérique, virtualisation en 3D de l'ouvrage qui remplace les plans 2D et les documents papiers ordinairement utilisés. Toutes les données relatives à l'ouvrage y sont intégrées, plans, matériaux, composants (menuiseries, réseaux, équipements...)
Cette maquette BIM est dite ouverte dans la mesure ou tous les acteurs du projet peuvent visualiser ce document pour faciliter la collaboration.
D'ou viennent les risques et quels sont-ils ? :
- La géométrie de l'ouvrage est ouverte (normalisation internationale BIM avec le format ifc) , mais les composants (objets BIM) restent formatés par des formats propriétaires.
- Les données des composants sont organisées de façon variable en fonction des concepteurs et des éditeurs et ne sont pas harmonisées.
Conséquences :
- Une dépendance technologique et financière. (intérêt des éditeurs)
- Limitation des participants au process BIM aux entreprises qui ont les moyens (coûts de licence importants) et les compétences (formations lourdes). (intérêt des majors de la construction pour accroitre leur part de marché aux détriments des PME/TPE et entreprises locales)
- Captation des données numériques par des plate-formes type GAFAM créées pour résoudre les problèmes dûs à l'absence d'interopérabilité des formats propriétaires.
- Grande complexité liée à l'absence d’interopérabilité qui engendre des coûts prohibitifs lesquels financent les AMO spécialisés (BIM management) et qui obèrent la généralisation du numérique pourtant nécessaire à la transition écologique.
Face à cette situation, Alliance du Bâtiment pour le numérique libre dans la construction met à disposition le format ouvert opendthX pour les objets BIM développé lors des plans de transition numérique du bâtiment (PTNB 2015-2019) puis BIM 2022 et développe des applications opensource pour permettre à tous les acteurs de participer au processus numérique avec une formation limitée et sans achats de licences.
- L'interopérabilité entre toutes les applications métiers qui concourent au processus et la participation des TPE par le biais de l'application https://alliance-batiment.ciqo.eu (opensource) qui rend possible l'intégration de données sur une maquette par internet.
- La production de bases de données structurées ou référentiels, pour créer des objets BIM (https://alliance-batiment.mydatbim.com) répondant aux normes (DTU etc..) par le biais de formulaires qui garantissent la qualité des données.
La démarche nécessite la volonté des maîtres d'ouvrages publics ou privés pour demander en amont des projets la mise en place du processus BIM ouvert et interopérable utilisant un référentiel existant (mutualisation) ou mis en place pour répondre à un cas d'usage spécifique.
- Disposer d'un DOE numérique de qualité pour l'exploitation à long terme de l'ouvrage et mis à jour tout au long de l'exploitation.
- Répondre aux exigences réglementaires à moindre coût en disposant d'une base de données ouverte pour générer les documents réglementaires.
- Alimenter automatiquement les applications de gestion du patrimoine
- Alimenter les applications de calculs de performance (GTB etc.. ).
Exemple de réalisations en cours : Production du DOE numérique pour l’extension de l'école de Montferrat (38) et du DOE d'un lycée en construction en Région Rhône-Alpes.
Code de la commande publique et BIM : https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000037730717
Optimisation numérique avec format ouvert :
https://alliance-batiment.org/poids-des-objets-bim-le-comparatif-geometrie-opendthx/
Bibliographie : coût de l'interopérabilité, efficacité de la mutualisation, valeur de l'opendthX
Un Logiciel Libre est un logiciel dont l’auteur a rendu les secrets de fabrication, c’est à dire "le code source" public. Dès lors, le logiciel devient librement accessible et librement utilisable.
Un Logiciel Libre ou "Free Software", est défini par quatre libertés :
Le Logiciel Libre, grâce aux quatre libertés qu’il confère à tous, vise à respecter la liberté de l’utilisateur et la solidarité des communautés informatiques.
En pratique, les Logiciels Libres pouvant être librement utilisés, copiés, modifiés et redistribués par tous et en toute légalité, se sont largement diffusés ces vingt dernières années, et le nombre de contributeurs, au bien commun qu’ils constituent, n’a cessé de croître.
Enjeu de société
Les Logiciels Libres pouvant être copiés légalement par tous, ils sont presque toujours téléchargeables gratuitement sur Internet. Cette gratuité permet aux populations les moins favorisées de ne pas être forcées d’avoir recours à la copie illégale pour bénéficier des avancées technologiques. Les Logiciels Libres sont par nature des outils de lutte contre la "fracture numérique".
Le fait que les Logiciels Libres soient diffusés avec leur code source permet d’étudier les techniques qu’ils mettent en oeuvre, de les réutiliser, de les diffuser, y compris en dehors des structures habituelles d’éducation et de formation. Le mode de développement collaboratif au travers d’Internet utilisé par les développeurs de Logiciels Libres facilite les transferts de compétences par delà les frontières.
Le Logiciel libre est un bien non marchand et ceux qui le développent contribuent à la diffusion au plus grand nombre de la connaissance scientifique, d’un savoir-faire technique et de la technologie permettant l’accès au savoir.
Enjeu économique
Le Logiciel Libre a permis le développement d’une économie dynamique dite de "coopétition" où les opérateurs mutualisent certains coûts de recherche et développement et se concurrencent sur les services autour de briques génériques. Aux États-Unis, en Europe, en Asie, une véritable économie de services s'est créée autour des Logiciels Libres.
Les entreprises du secteur se rémunèrent sur le support, la formation, l'intégration, le conseil et la spécialisation de briques génériques. Les organisations utilisatrices adhèrent au modèle pour la qualité de l'offre, mais aussi parce que le Logiciel Libre permet plus d'indépendance et une meilleure maîtrise des coûts de maintenance et de développement interne.
Le nombre d'entreprises utilisant des logiciels libres ne cesse de croître et partout dans le monde, des pans entiers des Systèmes d'Information d'États et de Collectivités basculent vers les Logiciels Libres.
Enjeu stratégique
Le Logiciel Libre est de plus en plus perçu par les pouvoirs publics et les décideurs politique comme :
Le modèle économique du libre
Pour expliquer le modèle économique du libre, il faut d’abord connaître le fonctionnement du modèle libre.
À la différence des logiciels propriétaires, les Logiciels Libres sont créés pour répondre à un besoin identifié directement par les futurs utilisateurs et développeurs du logiciel en question.
Le développement des Logiciels Libres est basé sur un travail collaboratif. Cela implique une force de travail plus importante et un développement plus rapide.
De plus, les spécifications et les améliorations du Logiciel Libre étant directement réalisées par les usagers, le logiciel est parfaitement adapté aux besoins des usagers et peut à tout moment évoluer.
En terme économique, cela signifie, une réduction des coûts de production, d’une part lié à l’absence du poste Recherche et Développement, et d’autre part lié au travail collaboratif.
Mais alors peut-on parler de rémunération dans le monde du libre ?
Et oui, on peut parler de rémunération dans le monde du libre, cela correspond simplement à tous les coûts qui ne se divisent pas, toutes les activités qui ne sont pas mutualisables c’est à dire tous les services autour du Logiciel Libre : formation, maintenance, installation.
On peut relever plusieurs bonnes raisons de choisir le libre. Tout d’abord, pour sa qualité, pour sa réactivité, pour son coût, et pour la liberté que celui-ci confère.
De plus, en choisissant le libre, il vous est possible d’utiliser, de modifier et de transmettre le logiciel.
D’autres bonnes raisons s’ajoutent, notamment la sécurité, l’innovation, la transparence, la libre concurrence et l’interopérabilté.
L'ADULLACT c'est :
* L’ADULLACT met en place, par l’intermédiaire de Groupes de Travail, des projets informatiques libres répondant aux besoins exprimés par ses adhérents. Avec l’aide de son équipe permanente et de plusieurs collectivités pilotes, l’ADULLACT spécifie le champ fonctionnel des projets, fédère les ressources et coordonne les compétences au sein de la communauté qui l’entoure, établit un cahier des charges précis. Sur ce modèle de fonctionnement, plusieurs projets ont vu le jour et continuent d'évoluer.
Pour que fonctionne la mutualisation, il ne faut pas seulement prendre ce que l'ADULLACT a à proposer, il faut participer, donner un peu de son temps pour qu'un échange véritable puisse exister.
Vous pouvez devenir un porte-voix de l'association, et vous impliquer au travers d'actions concrètes : :
Vous pouvez adhérer à l’ADULLACT, pour :
L'adhésion individuelle est au tarif unique de 15€ par an.
Pour adhérer, nous vous conseillons de remplir le formulaire en ligne :