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Depuis plus de dix ans, Montpellier Métropole a choisi de bâtir son projet de « ville connectée » sur une conviction forte : l’indépendance technologique et l’ouverture. Au cœur de cette stratégie, le logiciel libre s’impose comme un levier essentiel de gouvernance, d’innovation et de souveraineté numérique.

La genèse :  trois priorités 2012

Le projet débute en 2012, dans le cadre d’un partenariat associant IBM, les entreprises locales Synox et Predict, ainsi que des chercheurs. L’ambition est claire : tester ce que l’Internet des objets (IoT) peut apporter à la gestion publique.

Dès l’origine, trois axes stratégiques sont fixés :

  • La gestion de l’eau, en particulier la détection rapide des fuites.

  • La gestion des risques climatiques, face aux inondations et aux canicules

  • La mobilité, avec la création d’un observatoire et l’enrichissement des données de circulation.

En 2016, une délibération formalise ces choix et confirme la philosophie de la Métropole : pas de dépendance technologique, mais une plateforme ouverte et interopérable, accessible aux acteurs économiques et aux chercheurs.

 

Une évolution progressive, portée par la persévérance

Les premiers tests ont lieu avec seulement deux antennes LoRaWAN (long-range wide-area network), installées sur des points hauts de la ville. Objectif : vérifier la faisabilité et l’indépendance technique. Parralèlement, le projet repose sur l’engagement d’un agent isolé, Pierre Brice, alors DSI directeur des Services Informatiques) de la Métropole. Pendant près de sept ans, il pilote seul la plateforme, épaulé ponctuellement par des prestataires et une collègue pour l’animation économique. Ce n’est qu’à partir de 2021 que des moyens humains supplémentaires sont mobilisés. Aujourd’hui, la gouvernance a changé d’échelle : un chef de projet côté DSI dialogue avec l’ensemble des métiers de la collectivité, qui gagnent en autonomie. Plus de 45 000 capteurs sont déployés sur le territoire, avec une montée en charge prévue vers 80 000 capteurs d’ici 2027. Les cas d’usage sont variés :

  • Eau : compteurs connectés pour détecter rapidement les fuites, alerter les usagers en cas de surconsommation et économiser une ressource précieuse.

  • Mobilité : suivi de la mobilité et des vélos en libre-service,

  • Culture : capteurs de température et hygrométrie au Musée Fabre pour préserver les œuvres,

  • Cadre de vie : mesures de la qualité de l’air et des îlots de fraîcheur dans les parcs.

La règle reste la même : « à chaque usage sa technologie ». Cette démarche permet d’éviter les écueils de projets trop dépendants d’un fournisseur unique.

 

Le rôle du logiciel libre dans ce projet

Si Montpellier a pu bâtir un projet durable, c’est en grande partie grâce au logiciel libre. Plus qu’un choix technique, il s’agit d’un choix stratégique :

  • assurer l’interopérabilité entre des flux de données multiples,

  • éviter les dépendances vis-à-vis de solutions propriétaires,

  • pérenniser les investissements en garantissant la réutilisabilité des briques logicielles,

  • favoriser l’écosystème local en travaillant avec des prestataires capables d’intégrer des solutions ouvertes.

L’approche open source permet aussi de répondre à une exigence politique : maîtriser la donnée publique et garantir son exploitation souveraine, sans risque d’accaparement par de grands groupes.

Le réseau repose sur LoRa, un protocole ouvert. La plateforme utilise notamment ChirpStack pour le cœur de réseau, PostgreSQL, InfluxDB et ClickHouse pour les bases de données, Grafana pour la visualisation, Talend et Node-RED pour la manipulation des données, ActiveMQ et MQTT pour le file message et protocoles, FIWARE et Kong pour la redistribution et APIs.

 

Impact économique et écosystème local

La démarche a aussi eu une dimension économique forte. Montpellier a choisi de travailler avec des prestataires locaux et d’ouvrir sa plateforme aux entreprises souhaitant tester leurs technologies. Tous s’intègrent dans une logique de co-construction où la collectivité garde la maîtrise de ses choix et de ses données. Ainsi, la métropole s’est ainsi positionnée comme un territoire d’expérimentation.

 

Des enseignements forts

Après plus de dix ans de mise en œuvre, plusieurs enseignements se dégagent :

  • La persévérance : le projet a longtemps reposé sur un seul agent, qui a dû « y croire » pour qu’il survive.

  • L’indépendance paye : contrairement à d’autres collectivités contraintes par leurs prestataires, Montpellier conserve la maîtrise de ses données.

  • La valeur de la donnée : une charte de la donnée a été mise en place et les usages se sont étendus bien au-delà des prévisions initiales.

Un modèle réplicable ?

L’expérience montpelliéraine peut inspirer d’autres collectivités, à condition de respecter deux principes :

  1. Commencer petit (quelques capteurs, cas d’usage concrets) avant de généralise.

  2. Choisir l’ouverture pour rester maître de ses données et éviter les dépendances technologiques.

Pour conclure...

En misant sur le logiciel libre, Montpellier a construit bien plus qu’une « smart city » : un territoire connecté, durable et souverain, où la donnée publique est au service des habitants, des politiques publiques et de l’écosystème économique local. Ce modèle montre à quel point le logiciel libre est une clé stratégique pour les collectivités.

Vous pouvez retrouver la plupart des prestataires et logiciels libres sur notre initiative : « Le Comptoir du Libre ». Lancée en 2016, il s'agit d'une plateforme pour faciliter la recherche et l'adoption de logiciels libres, permettant aux collectivités de trouver des logiciels adaptés, des utilisateurs, et des prestataires. Par ailleurs, n’hésitez pas à vous déclarer utilisateur ou à témoigner si vous êtes amenés à utiliser un logiciel libre !

 

Montpellier Métropole Connectée : https://www.montpellier.fr/territoire/decouvrir-mon-territoire/territoire-numerique/montpellier-metropole-connectee-une-vision-pour-demain

Le Comptoir du libre : https://comptoir-du-libre.org/fr/

Tutoriels d’utilisation du Comptoir du Libre : https://video.adullact.org/w/p/ucRd68xtLvndu6dXjZVPPG

 

L’équipe de l’ADULLACT, remercie Pierre Brice sans qui cette interview n’aurait pu voir le jour !

 

Un Logiciel Libre est un logiciel dont l’auteur a rendu les secrets de fabrication, c’est à dire "le code source" public. Dès lors, le logiciel devient librement accessible et librement utilisable.

Un Logiciel Libre ou "Free Software", est défini par quatre libertés :

  • La liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages
  • La liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à vos besoins. L’accès au code source est alors une condition requise
  • La liberté de redistribuer des copies, donc d’aider votre voisin
  • La liberté d’améliorer le programme et de publier vos améliorations, pour en faire profiter toute la communauté. L’accès au code source est alors une condition requise

Le Logiciel Libre, grâce aux quatre libertés qu’il confère à tous, vise à respecter la liberté de l’utilisateur et la solidarité des communautés informatiques.

En pratique, les Logiciels Libres pouvant être librement utilisés, copiés, modifiés et redistribués par tous et en toute légalité, se sont largement diffusés ces vingt dernières années, et le nombre de contributeurs, au bien commun qu’ils constituent, n’a cessé de croître.

Enjeu de société

Les Logiciels Libres pouvant être copiés légalement par tous, ils sont presque toujours téléchargeables gratuitement sur Internet. Cette gratuité permet aux populations les moins favorisées de ne pas être forcées d’avoir recours à la copie illégale pour bénéficier des avancées technologiques. Les Logiciels Libres sont par nature des outils de lutte contre la "fracture numérique".

Le fait que les Logiciels Libres soient diffusés avec leur code source permet d’étudier les techniques qu’ils mettent en oeuvre, de les réutiliser, de les diffuser, y compris en dehors des structures habituelles d’éducation et de formation. Le mode de développement collaboratif au travers d’Internet utilisé par les développeurs de Logiciels Libres facilite les transferts de compétences par delà les frontières.

Le Logiciel libre est un bien non marchand et ceux qui le développent contribuent à la diffusion au plus grand nombre de la connaissance scientifique, d’un savoir-faire technique et de la technologie permettant l’accès au savoir.

Enjeu économique

Le Logiciel Libre a permis le développement d’une économie dynamique dite de "coopétition" où les opérateurs mutualisent certains coûts de recherche et développement et se concurrencent sur les services autour de briques génériques. Aux États-Unis, en Europe, en Asie, une véritable économie de services s'est créée autour des Logiciels Libres.

Les entreprises du secteur se rémunèrent sur le support, la formation, l'intégration, le conseil et la spécialisation de briques génériques. Les organisations utilisatrices adhèrent au modèle pour la qualité de l'offre, mais aussi parce que le Logiciel Libre permet plus d'indépendance et une meilleure maîtrise des coûts de maintenance et de développement interne.

Le nombre d'entreprises utilisant des logiciels libres ne cesse de croître et partout dans le monde, des pans entiers des Systèmes d'Information d'États et de Collectivités basculent vers les Logiciels Libres.

Enjeu stratégique

Le Logiciel Libre est de plus en plus perçu par les pouvoirs publics et les décideurs politique comme :

  • Un outil de souveraineté et de politique industrielle
  • Un moyen de maîtrise des finances publiques
  • Un facteur de développement durable

Le modèle économique du libre

Pour expliquer le modèle économique du libre, il faut d’abord connaître le fonctionnement du modèle libre.

À la différence des logiciels propriétaires, les Logiciels Libres sont créés pour répondre à un besoin identifié directement par les futurs utilisateurs et développeurs du logiciel en question.

Le développement des Logiciels Libres est basé sur un travail collaboratif. Cela implique une force de travail plus importante et un développement plus rapide.

De plus, les spécifications et les améliorations du Logiciel Libre étant directement réalisées par les usagers, le logiciel est parfaitement adapté aux besoins des usagers et peut à tout moment évoluer.

En terme économique, cela signifie, une réduction des coûts de production, d’une part lié à l’absence du poste Recherche et Développement, et d’autre part lié au travail collaboratif.

Mais alors peut-on parler de rémunération dans le monde du libre ?

Et oui, on peut parler de rémunération dans le monde du libre, cela correspond simplement à tous les coûts qui ne se divisent pas, toutes les activités qui ne sont pas mutualisables c’est à dire tous les services autour du Logiciel Libre : formation, maintenance, installation.

On peut relever plusieurs bonnes raisons de choisir le libre. Tout d’abord, pour sa qualité, pour sa réactivité, pour son coût, et pour la liberté que celui-ci confère.

De plus, en choisissant le libre, il vous est possible d’utiliser, de modifier et de transmettre le logiciel.

D’autres bonnes raisons s’ajoutent, notamment la sécurité, l’innovation, la transparence, la libre concurrence et l’interopérabilté.

L'ADULLACT c'est :

  • Un support téléphonique sur des questions techniques générales
  • Des journées de formation, des séminaires
  • Des tests et des validations de logiciels
  • L'accès à une plate-forme de dématérialisation de marchés publics et à une plate-forme de tiers de télétransmission
  • La participation à des Groupes de Travail* afin de définir ensemble des cahiers des charges
  • L'accès à une documentation, un livre blanc et de nombreuses études

* L’ADULLACT met en place, par l’intermédiaire de Groupes de Travail, des projets informatiques libres répondant aux besoins exprimés par ses adhérents. Avec l’aide de son équipe permanente et de plusieurs collectivités pilotes, l’ADULLACT spécifie le champ fonctionnel des projets, fédère les ressources et coordonne les compétences au sein de la communauté qui l’entoure, établit un cahier des charges précis. Sur ce modèle de fonctionnement, plusieurs projets ont vu le jour et continuent d'évoluer.

Pour que fonctionne la mutualisation, il ne faut pas seulement prendre ce que l'ADULLACT a à proposer, il faut participer, donner un peu de son temps pour qu'un échange véritable puisse exister.

Vous pouvez donc :

  • Participer aux groupes de travail collaboratif, dont la liste est tenue à jour notamment grâce à la lettre de l'ADULLACT
  • Faire remonter vos besoins et demander la création d'un groupe de travail collaboratif
  • Échanger avec les autres adhérents, notamment sur les listes de diffusion
  • Mettre des développeurs à disposition d'un projet en particulier
  • Être un relai de l'action de l'ADULLACT dans votre entreprise notamment : sensibilisation au libre, aide technique, information

Vous pouvez adhérer à l’ADULLACT, pour :

  • Participer au partage de l’intelligence pour le bénéfice du service public
  • Partager ses besoins et ses solutions
  • Favoriser le rapprochement des Administrations et des Collectivités Territoriales
  • Devenir indépendant face aux éditeurs en devant acteur de la production des outils
  • Participer au développement d’un logiciel
  • Baisser les coûts d’acquisition et d’utilisation des logiciels
  • Bénéficier de l’accès à tous les services de l’ADULLACT
  • Partager avec l’ADULLACT vos travaux et vos recherches

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