C’est à Lyon que tout commence. Confrontée à la complexité croissante de la gestion des licences de débit de boissons, la Ville de Lyon se lance à la recherche d’un outil numérique capable de répondre à ses besoins. Après un comparatif rigoureux, elle identifie openDébitdeBoisson (ODB), un logiciel libre peu développé à l’époque mais prometteur, issu de la suite OpenMairie. Lyon comprend l’intérêt de faire évoluer ce logiciel dans un cadre mutualisé et libre, s’éloignant ainsi des solutions propriétaires souvent coûteuses et fermées.
Accompagnée par la société atReal, Éditeur Libre d’ODB, Lyon travaille à l’obtention un cahier des charges détaillé. Le logiciel ne couvre alors que 30 % des fonctionnalités souhaitées. La stratégie est claire : plutôt que de repartir de zéro, mieux vaut renforcer un socle existant pour le transformer en un outil robuste, conforme aux attentes fonctionnelles et ouvert à tous. Grâce à cette démarche, Lyon finance le développement d’évolutions majeures d’ODB, dont la gestion et le suivi des licences permanentes et temporaires des débits de boissons, des sanctions, des commissions, des périmètres réglementés ou encore une cartographie dynamique.
Cette progicialisation financée par la Ville de Lyon a coûté 50 % de moins qu’un développement spécifique et permet un coût de maintenance dans les standards d’un progiciel grâce à la mutualisation effective. Le mot d’ordre est simple : l’argent public ne doit payer qu’une fois ! Cette logique de mutualisation permet non seulement d’optimiser les finances publiques, mais aussi de partager le fruit de cet investissement avec d’autres collectivités.
Lorsque atReal contacte Montpellier, cette dernière fait immédiatement écho à la démarche. Elle aussi cherche à mieux gérer les déclarations de licences sur son territoire. Si le manque de temps et de solutions avait initialement freiné l’initiative, l’arrivée de Lyon dans le projet donne une nouvelle impulsion. atReal associe alors Montpellier aux Groupes de Travail Collaboratifs (GTC) autour d’ODB. Très vite, les similitudes entre les deux villes — taille, enjeux, attentes — facilitent une collaboration fluide et productive.
Montpellier apprécie la souplesse du logiciel, devenu très configurable, et l’implication forte d’atReal qui adapte le développement en direct. Bien que Lyon ait financé l’ensemble des développements, elle n’a jamais freiné les suggestions de Montpellier. Ce respect mutuel et cette ouverture ont permis de bâtir une solution commune, efficace, et réutilisable par de nombreuses collectivités. Aujourd’hui, Montpellier utilise activement ODB et recommande vivement cette démarche de mutualisation à ses pairs.
Le projet OpenDébitdeBoissons illustre à merveille ce que peuvent accomplir des collectivités quand elles unissent leurs forces. Grâce à la collaboration entre Lyon, Montpellier et atReal, un outil libre, moderne et efficace a vu le jour — accessible à beaucoup de communes, sans surcoût ni redondance. Un travail collaboratif réussi, notamment de part l’investissement et l’engagement sur le long terme du prestataire.
Mutualisez vos ressources entre collectivités pour gagner en efficacité, mais aussi en économisant du temps et de l’argent public.
À toutes les collectivités territoriales qui hésitent encore : lancez-vous. Le libre n’attend que vous.
Article issu d’interviews de M. Thai An GUYON (ville de Lyon), Mme Aurore NYBELEN (ville de Montpellier) et M. Thierry BENITA (atReal).
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